2023 : Une année d’épreuves pour le consommateur sénégalais

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L’année 2023 tire à sa fin. Du côté du gouvernement de Macky Sall, elle était censée être une année sociale avec 550 milliards de subvention. Mais ce sera sans doute une année à maudire par les consommateurs sénégalais qui ne souhaitent pas vivre ainsi en 2024. Pendant les 12 derniers mois, les ménages ont souffert de la cherté de la vie. Pour mieux comprendre la montée en flèche des prix, prenons la fin de l’année 2022 comme point de départ. A cette époque, alors que les Sénégalais étaient éprouvés par le coût de la vie du fait de la guerre en Ukraine, le gouvernement avait organisé un Conseil national sur la consommation.
 
À l’issue de cette rencontre, il a été retenu que le prix du kilogramme d’oignon local devrait être de 400 F Cfa contre 500 f pour l’oignon importé. Aujourd’hui, le kilo d’oignon est vendu à 800 f sur  le marché, soit deux fois le prix fixé par le gouvernement. Le kilo de pomme de terre varie entre 700 f et 800 f.
 
Au mois d’août, l’oignon a connu une crise qui a fait monter les prix jusqu’à 1000 F à Dakar, plus de 1000 dans certaines localités comme Touba et même à 2000 f à Ziguinchor. Le gouvernement est monté au créneau pour rassurer les Sénégalais sur des bateaux devant venir du Maroc et des Pays-Bas. Si la crise est aujourd’hui dépassée, les prix restent très élevés sur le marché. Le kilogramme de gombo qu’on pouvait avoir à moins de 1000 F il y a un an est à 1500 f actuellement. Le kilo de niébé (haricot) est passé de 500 F à 1000 F.
 
La même réalité est notée du côté du poisson et de la viande. Jadis, la plus petite taille de poulet se vendait à 2500 f. Aujourd’hui, il est quasi impossible d’avoir un poulet à 3500 f ; il faut débourser 4000 F ou plus pour se payer un poulet. Sinon, le consommateur devra se contenter de cuisses à la provenance et à la propreté souvent douteuses.
 
Les factures salées de la Senelec
 
Alors que le gouvernement a fixé le prix du kilo de mouton et de bœuf respectivement à 4 300 f et 3 600 f, celui de bœuf est vendu à 4000 f à Dakar voire un peu plus dans certains endroits. Quant au poisson, une rareté exceptionnelle du produit est notée. La sardinelle (yaboy, en wolof) autrefois vendue à 100 f la pièce s’obtient à 300 f au mieux, sinon c’est à 400 voire 500 f l’unité. Il y a un an, on pouvait avoir un saut plein de poissons à 10 000 f, avec des variétés. Aujourd’hui, même avec 20 000, c’est impossible.
 
C’est dans ce contexte difficile que les Sénégalais ont connu une hausse vertigineuse des prix de l’électricité. Sous l’influence, voire la menace du FMI, le gouvernement de Macky Sall a réduit de 100 milliards les subventions à l’électricité. Le régime avait promis que la hausse ne concernerait pas les ménages. Mais l’impact a été plus dur chez les pauvres. En vérité, toutes les couches ont été touchées. Les factures passent du simple ou double, voire triple. Le système prépayé ‘’woyofal’’, censé être plus abordable, passe au galop et est surnommé ‘’dissal’’ du fait de son poids sur les ménages.
 
Ne pouvant pas justifier une telle baisse, la Senelec essaie de faire croire aux Sénégalais que c’est dû à la période de chaleur. Il a fallu que la polémique s’installe et que le combat soit porté par notre consœur Oumy Ndour (à la place de l’Ascosenelec de Momar Ndao) pour que les tarifs soient revus, d’une manière plus symbolique que réelle.
 
Pourtant, les Sénégalais ne devraient pas être surpris. Car dès le début de l’année, le ton a été donné avec une augmentation de 100 F sur le prix du carburant. La hausse a démarré le 7 janvier. C’était donc un mauvais signe annonciateur de ce que serait l’année 2023.
 
Aujourd’hui, on aimerait espérer une année 2024 plus apaisante pour le consommateur. Mais si l’on regarde l’incapacité de l’Etat à réguler les secteurs et son engagement auprès du Fmi à réduire davantage la subvention à l’énergie, on se dit qu’on risque de passer de mal en pis.
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