Dr Sanogo sur les changements d’humeur de Macky Sall : « C’est l’expression d’un véritable sentiment de déception mais à la limite de frustration… »

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Lors de sa tournée économique, on a senti un peu, un Macky Sall sur les nerfs notamment vis-à-vis de ses proches collaborateurs. Selon le sociologue Abdou Khadr Sanogo, ce changement d’humeur assez soudain du président est compréhensible car il est en fin de mandat. Il trouve très naturel, avec le stress, l’angoisse et les inquiétudes, que Macky Sall s’exprime beaucoup plus humainement que quand il arbore son manteau de président de la République.« Je crois que cela relève juste d’un comportement humain tout à fait naturel qui arrive à tout un chacun d’entre nous. Fondamentalement, il y’a ce qu’on appelle les phénomènes de la vie intérieure qui ont fini de le secouer comme tout un chacun. En réalité, j’ai l’impression que nous avons en face de nous un Macky Sall qui s’exprime beaucoup plus humainement que contrairement à son manteau de président de la République. Donc moi je considère que c’est un autre Macky Sall qui parlait, stressé, angoissé mais surtout avec ses doutes, ses peurs, ses inquiétudes. Il est évident qu’il est en fin de mandat donc, le comportement en fin de mandat, c’est toujours un comportement d’inquiétude, c’est toujours aussi un comportement de frustration. Tout le monde sait que apparemment il a donné beaucoup de directives qui n’ont pas été respectées et certainement aussi, il n’est pas trop content. Et d’ailleurs, son interview dans le magazine Jeune Afrique n’a fait que confirmer ce que tout le monde redoutait. Il dit que dans les moments de peur et dans les moments de doute, on se sent esseulé. Alors que quand il s’agit maintenant des moments pittoresques, les gens font la ruée autour de vous pour venir profiter intéressement des retombées de l’action et de l’engagement politique. Donc le Macky Sall que l’on a entendu parler a laissé libre cour n’est-ce pas, à ses frustrations contenues jusque-là certainement refoulées par le fait que institutionnellement, il ya des choses qu’il ne pouvait pas dire. Mais j’ai l’impression qu’il est beaucoup plus libre à quelques encablures de la fin de son mandat pour pouvoir s’exprimer le plus naturellement possible et le plus humainement possible. Maintenant, on peut le déprécier selon le camp où on se trouve mais, du point de vue scientifique, on peut le lui admettre parce que tous les grands hommes ont eu à passer ce travers », a décortiqué Dr Sanogo sur Rfm.Même si d’autres comme Dr Fallilou Ba, spécialiste en communication politique, trouvent que ce ton utilisé par Macky Sall « c’était une manière pour lui de booster ses troupes trop amorphes à son goût, de les remobiloser pour leur insuffler cette énergie qui semble leur faire défaut et les faire sortir de leur torpeur ». Parce que « dans la bataille politique qu’ils sont en train d’engager cela ne laisse pas de place à la somnolence », disait Dr Ba sur Rfm. Mais l’attitude que Macky Sall aurait dû avoir avec ses partisans et ses autres protagonistes devrait être autre.« Quand on est en fin de règne, il faut tout faire pour laisser une bonne impression à ceux qui vous aiment mais essayer aussi de susciter la sympathie par rapport à ses opposants. Pendant tout un bon moment, il est vrai, il a été descendu et attaqué de partout, mais il est à quelques encablures de la fin de son mandat comme je l’ai dit. Il devrait beaucoup plus au contraire, profiter de ses prises de parole en publique pour d’avantage montrer en réalité qu’il n’est pas celui que les uns et les autres pensent qu’il a été jusque-là. Et malheureusement, il faut le dire, il y’a eu un problème un peu d’intelligence émotionnel à ce niveau là. Et il a prêté le flanc et c’est là où je dis qu’il faut aussi le comprendre, en vérité, nous tous, le pouvoir est extrêmement complexe de par sa proximité. On ne peut pas être président de la République pendant douze ans et sentir qu’on est sur le pont de dire au revoir sans pour autant aussi quelque part, ne pas être tenté de régler un certain nombre de problèmes ou de comptes. Je crois que vis-à-vis de l’opposition, il est en train de régler avec les cadres casamançais et autres des comptes. Maintenant avec ses partisans et militants, je l’ai dit, c’est l’expression d’un véritable sentiment de déception mais à la limite de frustration et il s’est rendu compte que visiblement il y’a des gens qui n’ont pas fait le job et qui l’ont tellement tympanisé en lui faisant comprendre qu’ils étaient de fidèles et loyaux collaborateurs et que de visu il constate que les programmes et les projets ne répondent pas à ses attentes », a souligné Dr Abdou Khadr Sanogo.

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