Cumul de fonctions de Premier ministre et ministre de l’Elevage : Les éleveurs du foirail des petits ruminants, inquiets de l’opération Tabaski

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Avec l’approche de la fête de Tabaski où leur équipement marchand est très prisé par les clients pour l’achat de moutons, les éleveurs du foirail des petits ruminants, plus connu sous le nom de «Seras», sont actuellement inquiets. Ce, à cause du cumul des fonctions du poste de Premier ministre et ministre de l’Élevage par Amadou Bâ, ce dernier ministère géré auparavant par Ali Saleh Diop, limogé du gouvernement, nous apprend « L’As ».

Parlant de l’importance de leur équipement marchand et de leurs craintes, le président du foirail des petits ruminants donne des explications : «C’est une période très sensible, parce que nous sommes quand même à 2 mois de la Tabaski. Et, à cette période, le ministère de l’Élevage commençait déjà à faire des démarches auprès des pays voisins pour l’approvisionnement du marché en moutons. Il faut dire quand même que plus de 80% des moutons abattus lors de la Tabaski viennent du cheptel sénégalais. Mais toujours est-il que le Sénégal a besoin quand même, par rapport à certaines qualités de moutons, d’avoir un renfort venant de pays limitrophes. Vous comprendrez donc aisément que nous sommes dans une période très sensible, d’autant plus que pour le Sénégal, il faut 810 mille moutons pour la Tabaski. Et pour la région de Dakar, il faut 260 mille moutons. Sur les 260 mille moutons abattus dans la région de Dakar, les 100 mille transitent par le foirail des petits ruminants. Mais nous sommes sereins».

Et il poursuit: «Nous félicitons le ministre pour le travail qui a été abattu tout au long de son séjour au niveau du ministère de l’Élevage et des Productions animales. C’est une période très sensible parce que nous sommes quand même à 2 mois de la Tabaski. Tout est concentré en ce moment entre les mains du Premier ministre. Notre crainte, c’est par rapport à l’accessibilité du Premier ministre. Car, avec le ministre de tutelle, c’était plus facile.

Avec le Premier ministre, on se pose la question de savoir si on aura accès à lui à n’importe quelle heure. Parce qu’il faut le dire, en période de Tabaski, les taxes vont être suspendues à compter du 30 avril».

Poursuivant son propos, le délégué Mor Ndao abonde dans le même sens pour dire : «Notre problème demeure dans l’accessibilité. Avec notre ministre de tutelle, il n’y avait pas d’intermédiaire. Car on pouvait l’appeler à 2 heures du matin, il répondait. Est-ce que ça sera le cas pour Amadou Bâ?». Concernant leurs doléances, Mamadou Talla étale : «En cette période de Tabaski, les taxes vont être suspendues à compter du 30 avril. Mais malgré ça, les dioulas rencontrent parfois des difficultés, des tracasseries en cours de route. Et à chaque reprise, nous n’avons jamais hésité, à n’importe quelle heure, d’importuner le ministre de l’Élevage. Et il a toujours répondu favorablement à notre appel. Je crois que ça sera un manque pour cet interlocuteur là. Peut-être que d’ici là, nous aurons un interlocuteur direct. Il y a également les problèmes d’eau, de sécurité et d’électricité».

Face à ces craintes, ces acteurs de l’Élevage interpellent les autorités. « Nous demandons donc au Premier ministre de descendre sur le terrain, pour s’enquérir de la situation et régler nos problèmes. Nous voulons que le Premier ministre soit accessible et ouvert pour que l’on puisse faire une bonne opération de Tabaski. Nous lui demandons de se rapprocher de notre président pour diligenter nos problèmes qui tournent autour de l’eau, l’électricité, l’aliment de bétail, l’approvisionnement en moutons ».

C’est pourquoi dans ce sillage, Mamadou Talla plaide pour une continuité des services de l’Etat. «Même si c’est le Premier ministre, qu’on nous mette en rapport avec des points focaux pour que les problèmes puissent être réglés. Mais nous ne sommes pas trop inquiets parce que c’est la continuité de l’État. Concernant la sécurité, je suis sûr que ça sera réglé car il y aura un renforcement. Pour la subvention des taxes, c’était déjà signé par le Premier Ministre et cela va entrer en vigueur à compter du 30 avril.

Pour l’approvisionnement en eau et en électricité, nous étions toujours renforcés avec des citernes et des installations. Nous sommes rassurés. Mais je sais que ça sera très lourd pour le Premier ministre, même si nous savons que l’État est très expérimenté par rapport aux préparatifs de la Tabaski. Les directives qu’appliquait le ministre de l’Élevage étaient des directives qui venaient du Chef de l’État et du Premier ministre, nous sommes sûrs que ça va continuer pour qu’on ait une bonne opération de Tabaski».

 

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