Manifs : Face à la détermination l’opposition, craintes d’une nouvelle journée de violences

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L’opposition sénégalaise a annoncé mardi qu’elle maintenait des manifestations à risques mercredi et jeudi à Dakar malgré leur interdiction par les autorités, avant le procès jeudi d’un de ses leaders, Ousmane Sonko.

La coalition Yewwi Askan wi (YAW) a appelé les Sénégalais à se joindre à une marche pacifique mercredi après-midi à Dakar, veille du procès programmé du chef de file de PASTEF, poursuivi par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, pour « diffamation, injures et faux ».

Ousmane Sonko et ses supporteurs accusent le pouvoir d’instrumentaliser la justice pour l’empêcher de se présenter à la présidentielle de février 2024. Le parti présidentiel accuse le maire de Ziguinchor de vouloir paralyser le pays et de se servir de la rue pour échapper à la justice.

Le préfet de Dakar a interdit les manifestations de mercredi et jeudi dans la capitale en invoquant des « menaces réelles de troubles à l’ordre public ».

En prévision d’éventuels troubles, l’Université de Dakar et les écoles sénégalaises ont avancé le début des vacances de Pâques à mardi, au lieu respectivement du 1er avril et du 31 mars.

La justice a par ailleurs annoncé mardi avoir arrêté des membres d’un groupe qui visait, selon eux, à « semer le chaos et l’insurrection » dans le pays pour empêcher le procès jeudi à Dakar de M. Sonko.

Des investigations ont établi des « faits mettant en jeu la stabilité du pays. L’intention (de ce groupe) était de mener des actes subversifs et de porter atteinte à des personnalités publiques dans la justice, l’appareil d’Etat, dans les milieux religieux et la presse », a affirmé le procureur général de la République Ibrahima Bakhoum, lors d’une rencontre avec la presse.

Elles ont permis de découvrir « la confection » par ce groupe « de produits explosifs, de fumigènes, de cocktails Molotov et de herses » et un déplacement de ses membres pour se procurer des armes dans un marché sous-régional proche de la Guinée, a dit M. Bakhoum.

Quatre personnes ont été interpellées pour « association de malfaiteurs, actes et manœuvres de nature à troubler l’ordre public, incendie criminel » et 19 sont recherchées, selon le procureur général.

Un des individus arrêtés « se réclame du MFDC (la rébellion indépendantiste en Casamance) et serait l’organisateur de toutes les manifestations violentes de Pastef à Bignona », où un jeune a été tué le 20 mars lors de heurts entre manifestants et forces de l’ordre.

Cet individu se « présente comme le responsable des affaires mystiques de Sonko », a précisé le procureur.

Deux autres personnes avaient été tuées dans des heurts à Dakar le 16 mars, jour du début du procès de M. Sonko qui avait été renvoyé à jeudi.

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